2015


  • Wamo HAOCAS 01

Hommage

DECES DE WAMO HAOCAS

22 février 2015

Wamo HAOCAS est décédé ce dimanche 22 février 2015 à l’âge de 70 ans, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, des suites d’une longue maladie. Il était maître de conférences en langue drehu, langue de l’île de Lifou, dans la section de langues océaniennes de l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales).

C'est un grand linguiste et un pionnier en matière de défense et de promotion des langues océaniennes, et tout particulièrement kanak, qui  vient de nous quitter. Wamo Haocas avait permis dès 1973 la création d'un enseignement du drehu à l'INALCO, enseignement qu'il a assumé jusqu'en 2012. Il parlait également la langue de l'aire linguistique de Houaïlou, l'aijië, dont il avait été répétiteur à l'INALCO, ainsi que le paicî, langue de l'aire linguistique de Poindimié. Mais il se passionnait aussi, note sa femme Renée, pour le français, sa construction, sa grammaire.
Il aura, précise-t-elle, enseigné « bien plus qu'une langue : toute une culture ! Il décortiquait les mots pour en sortir l'essence. Il était un grand lecteur, curieux de tout, linguistique, ethnologie, politique... Il a beaucoup fait pour que l'enseignement des langues soit pris en compte dans l'Accord de Nouméa ».

Père de trois enfants, grand-père de sept petits-enfants, Wamo Haocas fut un passeur d'exception pour des générations d'étudiants initiés grâce à lui  à la profondeur culturelle et humaine du langage. Cours du soir, formation des maîtres : il empruntait tous les chemins susceptibles de permettre le rayonnement du drehu, et plus largement des langues océaniennes.

Son engagement de chaque instant a permis que sa langue maternelle soit aujourd'hui encore enseignée à l'INALCO. Il avait récemment passé le flambeau à sa fille Céline, qui assure cet enseignement au sein de la section langues océaniennes, où ne figurent plus, auprès du drehu, que le tahitien et le bichelamar.

Après cinquante ans de vie en France, Wamo Haocas va rejoindre « Lifou, la terre de ses parents et de ses ancêtres », après l'hommage qui lui sera  rendu ce samedi 28 février à Paris.

La Maison de la Nouvelle-Calédonie assure sa femme, Renée, ses enfants et petits-enfants, clans et alliés, de toute sa compassion.



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Photo : D.R.